Des endroits magiques, il y en a plusieurs à Séville. Ce petit coin du Parque de María Luisa figure sans doute parmi les plus intimes. Né dans le Séville du XIXe, Gustavo Adolfo Bécquer est l’un des poètes les plus célèbres du Romantisme espagnol. Il mourut de tuberculose à 34 ans sans connaître le prestige littéraire que la postérité lui a accordé. Aménagé en 1911 autour d’un sole centenaire, cet espace recrée tout l’univers mélancolique du poète. A l’ombre des branches, son buste nous observe vêtu d’une cape à l’espagnole. Des deux côtés, deux figures en bronze représentant l’amour sous les traits de Cupidon: un enfant joueur à droite; un jeune homme agonisant, blessé par ses propres flèches, à gauche. Plus loin, trois femmes, habillées à la sévillane, évoquent les différentes étapes de la passion. Le marbre incarne avec sensualité l’excitation de l’amour qui naît, l’extase de l’amour qui s’épanouit et la mélancolie de l’amour qui s’est enfui. Les gens déposent souvent des fleurs entre les mains de ces dames, ou simplement au pied du buste de Bécquer. Un lieu empreint d’une douce mélancolie, à visiter de préférence à la tombée du jour.
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