commentaire 0

Palacio de Lebrija

(FRANÇAIS) Séville a un énorme patrimoine artistique, mais seulement une partie est accessible au public. Le reste, ce sont des églises, des maisons seigneuriales, des chapelles… qui restent fermées la plupart du temps ou qui ouvrent de façon exceptionnelle. Heureusement pour nous, ce fastueux palais, qui appartient à la même famille depuis plus d’un siècle, est ouvert à la visite. Le Palacio de Lebrija est avant tout l’oeuvre de Regla Manjón, Comtesse de Lebrija (1851-1938) et femme extrêmement cultivée. Passionnée d’archéologie, elle a  contribué aux fouilles dans la ville romaine d’Italica, dans la banlieu de Séville, et a acheté quelques unes des plus belles mosaïques qui y ont été découvertes… Pour pouvoir les admirer à la maison, elle a remanié le rez-de-chaussée de son palais du 16e siècle, faisant rabattre des murs et adaptant les différentes pièces aux dimensions des nouveaux sols. Le résultat: des sols aux pavages exceptionnels, représentant des motifs géométriques et toute la constellation des divinités romaines. Le mélange avec les éléments originaux du palais produit un ensemble unique à Séville, souvent utilisé pour des séances photo de mode. Véritable noyau architectural, le patio principal est présidé d’une statue de Vénus qui semble veiller sur la demeure. Plus loin, au gré des différents espaces, les collections archéologiques de la comtesse, composées de pièces d’origine romaine, arabe et même aztèque, sont exposées dans de vieilles vitrines à la façon d’un cabinet de curiosités. Un esprit d’une autre époque, calme et négligé, se dégage de ces pièces peu fréquentées, qui invitent à s’offrir un moment de rêverie. Les styles se conjuguent avec harmonie ; tout se complémente et s’équilibre : les azulejos qui recouvrent les murs, les arabesques, les orangers du jardin d’hiver… Comme dans une métaphore de l’histoire de Séville, Rome, l’Islam et la Renaissance dialoguent à l’infini. À l’étage (visite guidée uniquement), les appartements privés de la famille recèlent du mobilier ancien et des toiles de Van Dyck et de Sorolla. Les heures semblent s’être arrêtées parmi ces murs, où flotte l’air insouciant et réconfortant d’un autre temps.

Calle Cuna, 8

Répondre